Le vocabulaire créé de toute pièce autour des centrales éoliennes (parce que c’est bien de cela qu’il s’agit, des centrales, sources d’énergie de plusieurs unités qui sont autant d’implantations industrielles en territoire rural) laisse l’imagination vagabonder dans des « parcs », des « fermes », des « champs » d’éoliennes. La campagne est à l’honneur.
Ces choix lexicaux s’accompagnent de visuels bucoliques, éoliennes et champs fleuris de coquelicots, éoliennes et couchers de soleil. (Faites une recherche google avec ces mots clés, les exemples ne manquent pas)
Dès lors que magazines, sites vantant les ENRi et médias (exemple, le fond d'écran du journal télévisé d'une chaîne nationale) veulent représenter la transition écologique, quelques éoliennes en arrière plan de paysages riants et vierges d'habitations semblent de rigueur. Il ne manque que le chant des oiseaux.
crédit karsten-wurth
Tous ces artefacts sont destinés à faciliter l’acceptation sociale de cette énergie coûteuse, envahissante, intermittente et polluante. Aucune source d’énergie n’est propre, celle-là pas plus que les autres.
On aura beau renommer une centrale à gaz "un parc à gaz" où une "ferme à gaz", "un champ de turbines", vous ne vous laisserez pas embobiner ? Et bien c'est pareil !
On présente un projet éolien fantasmé, idéalisé, qui finit, telle une publicité subliminale, par imprégner nos esprits et nous crée artificiellement une vision positive du développement à marche forcée de ce qui n’est en réalité qu’une source d’énergie en plus, dont la dimension financière est confiée aux promoteurs privés et dont les possibilités de production sont limitées par les lois de la physique et de la météo.
Il est facile pour un citadin de se laisser abuser par toutes ces représentations greenwashées des mâts de plus en plus hauts, des pales de plus en plus larges, mais sur un fond paysager bien étudié. Ça passe…
En revanche, dès lors qu’on cohabite avec ces centrales disséminées dans les campagnes, on apprend vite à les voir pour ce qu’elles sont : des usines à vent qui bétonnent les sols, polluent les paysages, les nuits (flash de lumière), nuisent aux espèces protégées (oiseaux, chauve-souris) et n’ont qu’une durée de vie de 20 à 25 ans. C’est ça le développement « durable » ?
Tout ça pour fournir de l’électricité qu’on ne sait toujours pas stocker, qui nécessite d’autres sources d’énergie pour prendre le relais quand elles ne produisent pas (75% du temps puisque leur facteur de charge ne dépasse pas 25% en étant généreux).
Pour tenter d'augmenter ce facteur de charge, les éoliennes grandissent. Les projets récents culminent à 165, 180, 200m même (voir le Petit Pressigny, 8 éoliennes de 200m).
Pour info, une échelle :
Les sacrifices ont une chance d’être acceptés quand il y a un intérêt supérieur en jeu, quand il s’agit des éoliennes, RIEN ne les sauve quand on compare avec les dégâts qu’elles produisent sur nos territoires.
Les images qui suivent sont moins belles mais elles reflètent un peu plus la réalité.
En espérant que nous n'en viendrons jamais jusque là ...
Sylvie D
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